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La République 241
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Le Président Félix Tshilombo Tshisekedi: comme un général sans armée

Le Président Félix Tshilombo Tshisekedi: comme un général sans armée

Si quelque temps avant l'élection présidentielle, le retrait de Félix Tshilombo Tshisekedi de l'Accord de Genève n’était pas une surprise, sa victoire l’est davantage. Celui que beaucoup voyaient futur président, Martin Fayulu, crie au "putsch électoral" et "aux résultats fabriqués". Pourtant, cette issue a tout d’historique puisqu’elle met un terme à la lignée des Kabila au pouvoir depuis 20 ans. Cela ne voudrait pour autant pas dire que les choses seraient aisées pour le nouveau Président de la République Démocratique du Congo  (RDC) élu avec 7.051.013 de suffrages valablement exprimés, soit 38,57 %. Bien au contraire, Félix Tshilombo Tshisekedi devrait faire face à plusieurs écueils politiques dont le plus difficile serait le FCC, le parti politique du Président sortant Joseph Kabila. Le premier obstacle auquel se heurte le nouveau Président congolais est sans doute ce qu'il convient d'appeler "le dilemme FCC".

Le Président Félix Tshilombo Tshisekedi et la problématique du FCC.

Si avec le départ du Président Joseph Kabila du pouvoir son parti le FCC se retrouve comme une armée sans général, le nouveau Président Félix Tshisekedi quant à lui se retrouve en revanche comme un général sans armée.  
Félix Tshisekedi, 55 ans, fils de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, est donc Président de la République Démocratique du Congo, le 5ème depuis l’indépendance. Il succède ainsi à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001. Mais il devra cohabiter avec le FCC (le Front commun pour le Congo) le camp de Joseph Kabila qui a obtenu 337 sièges sur 500 à l'Assemblée Nationale, élue en même temps que le chef de l’État, et qui sera donc chargé de désigner le Premier Ministre. L'Assemblée Nationale comme le Sénat sont ainsi dominés par le FCC. Félix Tshisekedi sera en réalité lui même un partenaire minoritaire. On aura donc une situation inédite. Car il ne nous vient pas en souvenir qu’il ait déjà eu une situation de cohabitation dans un pays d’Afrique Centrale, voire d’Afrique. En règle générale (non écrite dans ces pays), celui qui remporte la présidentielle remporte aussi les législatives.
Au regard des chiffres de la mathématique politique de la RDC, il est évident que Félix Tshisekedi a été  "mal élu", c'est ce qu'il faut relever en respectant le verdict souverain des institutions congolaises. Et à l'analyse objective de l'actualité autour de cette élection, il y a lieu de mentionner que le processus pourrait donner l’impression que cette élection aurait été basée moins sur la vérité des urnes, mais sur des tractations politiques en coulisses. Par conséquent, il y aura une sorte de perplexité générale dans les chancelleries et peut-être une hostilité de l’Union africaine qui a manqué de tact sur ce dossier.

L'Union Africaine  (UA)dans le "clair obscur)

Le régime de Joseph Kabila n’a pas seulement fermé la porte aux occidentaux, il a aussi fermé la porte à un certain nombre de pays de la région. Dans un premier temps, l’UA était restée discrète à propos des élections en RDC, mais après avoir émis des doutes sur la validité des résultats, elle a demandé aux autorités congolaises de suspendre les résultats définitifs. Une attitude totalement inédite de la part de cette organisation continentale. Cette prise de position de l’UA a été dénoncée par le gouvernement congolais et par les partisans de Félix Tshisekedi, comme une atteinte à la souveraineté de la RDC.

L’UA aurait-elle pu jouer un rôle décisif dans ce processus ?

 Difficile à dire. Une délégation conduite par son président en exercice, le chef de l'État rwandais Paul Kagame devait se rendre à Kinshasa pour rencontrer Joseph Kabila, mais l'UA a annulé cette mission après la déclaration de la Cour constitutionnelle qui a visiblement pris de vitesse la communauté internationale.


Reste que la Communauté internationale se montrera très attentive aux relations qu'entretiendra la RDC avec ses voisins. Le régime de Kabila n’a pas seulement fermé la porte aux occidentaux, il a aussi fermé la porte à un certain nombre de pays de la région, depuis dix ans, au premier rang desquels le Rwanda, l’Angola sans oublier le Congo Brazzaville avec qui les relations sont très tendues. Le Président Félix Tshisekedi pourrait-il réellement dérouler son  programme politique sans disposer de la majorité au parlement? Félix Tshisekedi, s'il venait à dissoudre l'Assemblée nationale, comme le lui permet la Constitution, Pourrait-il reprendre les choses en mains? Cette dernière hypothèse (peu envisageable politiquement)serait-elle préférable à la cohabitation déjà actée ?